M. Mohamed Ghannouchi, Premier ministre s'est félicité, dans sa réponse aux interventions des membres de la Chambre des Conseillers, sur les projets de budget économique et de budget de l'Etat pour l'exercice 2011, des sentiments de reconnaissance et de fidélité exprimés par les Conseillers, à l'adresse du Président Zine El Abidine Ben Ali, ainsi que de leur attachement à sa personne, en tant que guide de la marche de la Tunisie, sur la voie du progrès et de l'invulnérabilité.
Il a, également, mis en relief la large adhésion aux choix pertinents et aux orientations judicieuses du chef de l'état qui ont habilité le pays à franchir des étapes avancées sur la voie du développement global.
Le premier ministre a, par ailleurs, souligné l'évolution notable enregistrée par la vie politique en Tunisie, évolution qui s'illustre, notamment, à travers la consécration du pluralisme partisan dans les différentes institutions constitutionnelles, la multiplication des tribunes de dialogue et la diversification et le développement du paysage médiatique et communicationnel, ce qui a contribué à la promotion de la culture de l'opinion et de l'opinion contraire et à la garantie du consensus autour des différentes questions nationales.
Il a, dans ce cadre, rappelé les efforts déployés en matière de consolidation de la place des institutions constitutionnelles, à l'instar du Conseil constitutionnel, du Tribunal administratif et de la Cour des comptes, autant de structures qui ont permis d'ancrer l'Etat de droit et des institutions et de consolider le principe de la transparence.
Les décisions annoncées par le chef de l'Etat, dans son discours, à l'occasion du 23ème anniversaire du Changement du 7 novembre, a-t-il indiqué, ne manqueront pas de promouvoir le processus démocratique pluraliste, dès lors qu'elles visent à renforcer les partis politiques et leur presse, à développer la concertation entre ces partis, à conforter les libertés publiques et à promouvoir de secteur de l'information et de la communication.
Le Premier ministre a réaffirmé la détermination du gouvernement à mettre en oeuvre les décisions annoncées dans ce discours-référence, décisions qui sont venues compléter les objectifs du programme présidentiel :
"Ensemble, relevons les défis" et les orientations tracées dans le XIIe Plan de Développement.
Evoquant le processus de développement économique du pays, M. Mohamed Ghannouchi a affirmé que ce processus n'a cessé de se renforcer, durant ces dernières années. Il a ajouté que tous les indicateurs de développement attestent que la Tunisie a réussi, à la faveur des réformes introduites, au cours des dernières années, à préserver un rythme de croissance constant et à permettre ainsi à l'ensemble des catégories sociales, de bénéficier des dividendes du développement, grâce aux mécanismes mis en place, notamment, aux niveaux de la majoration continue des salaires, de la généralisation de la couverture sociale et du soutien apporté aux catégories sans soutien.
Le premier ministre a, également, affirmé que la Tunisie est parvenue à préserver les équilibres financiers, à la faveur de la maîtrise de l'endettement, soulignant la place honorable qu'elle occupe dans les évaluations, rapports et classements établis, à l'échelle internationale, en matière d'indicateurs de risque, d'amélioration du climat des affaires et de compétitivité, notamment, les rapports publiés par le Forum de Davos et la Banque mondiale, ce qui prouve la justesse du processus de développement national.
S'agissant du développement humain, le premier ministre a indiqué que la Tunisie a réussi à créer quelque 900 mille emploi, depuis 1995, date de la conclusion de l'accord d'association avec l'Union Européenne (UE). Ces créations ont contribué, a-t-il dit, à élargir la base de la classe moyenne, à réduire le taux des personnes vivant au dessous du seuil de la pauvreté, parallèlement à l'élan de solidarité institué au profit des catégories inaptes à intégrer la vie active, et à permettre aux familles à revenu limité de bénéficier de tous les attributs d'une vie digne.
Il a fait observer que la prochaine étape sera marquée par d'innombrables défis, compte tenu de la concurrence accrue et inéquitable qui s'impose, notamment, dans le contexte de la crise financière et économique mondiale dont l'impact se fait toujours sentir dans plusieurs pays liés à la Tunisie par des relations de coopération et de partenariat, en particulier, les pays membres de l'UE.
M. Mohamed Ghannouchi a souligné, dans ce contexte, la forte détermination à atteindre l'objectif consistant à réaliser un taux de croissance de 5,4%, un objectif qui va de pair avec ceux tracés dans le XIIe Plan de Développement.
Il a, d'autre part, souligné l'impératif de gagner le pari de l'augmentation du volume des activités à contenu cognitif et technologique, pour atteindre le taux de 9%, soit le double du taux de croissance des autres secteurs, de manière à contribuer, a-t-il précisé, à transformer la structure de l'économie nationale, à lui permettra de satisfaire les demandes additionnelles sur le marché de l'emploi et à réduire le taux de chômage, notamment, dans les rangs des diplômés du supérieur.
M. Ghannouchi a fait remarquer que porter le taux de croissance à plus de 5%, commande la réunion de 4 éléments cardinaux, dans le cadre du plan d'action adopté pour la prochaine étape. Il s'agit, a-t-il précisé, de la promotion des exportations, de l'amélioration de la productivité, du renforcement des investissements dans le capital humain et de l'innovation technologique.
Au sujet des exportations, le Premier ministre a réitéré la forte volonté de préserver l'équilibre entre la demande intérieure et extérieure, en vue d'accroître le taux de croissance et de maintenir les équilibres financiers, tout en préservant le développement durable et l'indépendance de la décision nationale.
Après avoir évoqué le 3ème programme de développement des exportations, M. Mohamed Ghannouchi a affirmé la disposition totale d'accélérer le rythme de mise en oeuvre de ce programma majeur et de raffermir les liens de partenariat établis avec les pays frères et amis et, tout particulièrement, avec les pays membres de l'UE, dans la mesure où cette entité représente la véritable force économique de la présente étape, réitérant le souci de renforcer la coopération en dehors du cercle des partenaires traditionnels. Il a fait remarquer à ce propos que le volume des échanges commerciaux avec les pays arabes et maghrébins représente 12% du volume global des échanges extérieures de la Tunisie.
M. Mohamed Ghannouchi a souligné que la deuxième condition relative à l'augmentation du taux de croissance, commande d'améliorer la productivité pour la porter à 50% du taux de croissance, à travers la promotion de l'entreprise économique, afin qu'elle atteigne le niveau des entreprises dans les pays avancés, notamment, dans les secteurs des industries manufacturières et des services.
Le premier ministre a ajouté que la promotion de la productivité exige également d'améliorer les prestations administratives, notamment, à travers le renforcement de l'Administration virtuelle et la promotion des services offerts par les concessionnaires publics, tout particulièrement dans le secteur du transport et de la logistique, outre la nécessité d'accélérer le rythme de mise à niveau qui a eu un impact des plus positifs sur la réduction du coot de production et sur l'amélioration de la qualité, annonçant que 300 entreprises bénéficieront, au cours de l'année 2011, du programme de mise à niveau.
Il a indiqué, à ce propos, que la réalisation de cette condition commande de raffermir l'orientation tendant à intégrer les applications informatiques de pointe dans la conception, la gestion et la production, soulignant que 2000 entreprises économiques ont déjà adopté ces applications, avec l'appui de l'Etat.
Il a, en outre, indiqué que la compétitivité des entreprises sera renforcée, grâce à l'accélération du rythme de la formation continue dispensée au personnel de ces entités de production, à travers la programmation de 7000 entreprises pour bénéficier de cette formation.
Pour ce qui est de la troisième condition permettant d'élever le taux de croissance, M. Ghannouchi a indiqué que celle-ci consiste à intensifier l'investissement dans le capital humain afin de relever les défis de l'étape à venir qui commandent essentiellement de promouvoir la qualité du système de l'enseignement supérieur et l'homologation des diplômes avec les pays développés.
Il a, dans ce contexte, réaffirmé le souci d'atteindre cet objectif, à travers le programme présidentiel 2009-2014 et le XIIe plan de développement, au moyen du renforcement du partenariat entre les établissements de l'enseignement supérieur et leurs homologues étrangères ; l'objectif étant de gagner l'enjeu de promotion des secteurs à contenu cognitif et technologique, orientés vers l'exportation.
Le premier ministre a, en outre, insisté sur la nécessité de multiplier les filières qui répondent aux besoins de l'économie nationale pour la période à venir, à l'instar de l'ingénierie, des technologies de l'information et de la communication et des langues appliquées, afin que les diplômées de l'enseignement supérieur disposent des compétences requises et que leur formation réponde aux normes internationales. Il a, dans ce sens, réitéré le souci de l'Etat de dispenser aux diplômés du Supérieur une formation complémentaire dans les spécialités porteuses, grâce au Fonds National de l'Emploi (21-21) qui a connu une restructuration au plan de ces mécanismes, dans le sens de leur impulsion.
M. Ghannouchi a ajouté, à ce propos, que la formation complémentaire dispensée aux diplômés du supérieur sera couronnée par une diplomation délivrée par les établissements autonomes ne relevant pas de la tutelle du ministère de l'enseignement supérieur, faisant remarquer que le nombre d'inscrits dans les formations en langues et en technologies de l'information et de la communication, a atteint 11 mille diplômés, ce qui répond aux besoins de l'économie nationale pour la prochaine période.
S'agissant de l'innovation technologique, quatrième condition inhérente à l'amélioration du taux de croissance, le premier ministre a souligné que la Tunisie aspire à réaliser cet objectif afin de relever les défis générés par une conjoncture mondiale précaire, indiquant que l'économie nationale ne repose pas seulement sur la promotion de la productivité, de la qualité et de l'efficacité mais recourt de manière grandissante à la créativité et à la mise à contribution optimale des diplômés du supérieur.
M. Ghannouchi a indiqué que la Tunisie ambitionne de renforcer l'orientation vers les secteurs à contenu technologique élevé, en s'appuyant sur des études établies par des instances internationales réputées pour leur expertise et leur efficience, dans l'identification des voies appropriées propres à promouvoir davantage les secteurs stratégiques, tels que le tourisme, les services et la santé.
Le Premier ministre a, d'autre part, mis en exergue l'attachement du président Ben Ali à disposer d'un élément humain compétent, en veillant à ce que l'étudiant soit orienté vers les filières qui répondent aux besoins de l'économie nationale, et en oeuvrant pour la consolidation de l'infrastructure technologique, afin de promouvoir les secteurs à haut contenu cognitif et technologique, outre son souci de renforcer les liens existant entre les établissements de recherche scientifique, les centres techniques et le secteur de la production.
Il a évoqué, dans ce contexte, le plan établi pour aider les entreprises économiques à identifier les domaines à même de leur permettre d'adhérer de manière effective à l'évolution technologique, ainsi que les mécanismes institués dans le dessein de les encourager à acquérir les technologies de pointe et à les adapter à leurs besoins.
Il a souligné, à ce propos, que la Tunisie est parvenue, aujourd'hui, à enregistrer des progrès tangibles, en matière de renforcement de la part du contenu technologique de l'économie nationale pour la porter à 26%, en 2010, à la faveur des ressources humaines compétentes dont elle dispose.
M. Ghannouchi a, en outre, rappelé les efforts visant à renforcer l'adhésion de tous les secteurs aux contenus cognitifs et technologiques. Il a rappelé, dans ce sens, que des décisions ont été prises, dans le cadre des conseils régionaux extraordinaires, réunis sous la présidence du président Zine El Abidine Ben Ali, pour la réalisation de complexes technologiques et industriels, dans des gouvernorats intérieurs, ainsi que la réservation de 63 mille mètres carrés d'espaces et leur équipement conformément aux standards internationaux, afin de polariser les investissements qui répondent aux spécificités de chaque région. Parmi ces décisions, figurent aussi l'installation de 13 centres de télétravail, l'identification des potentialités des régions et l'information sur les incitations et les mécanismes mis en place, à cet effet.
Concernant le secteur bancaire, le Premier ministre a mis l'accent sur l'importance de sa mission, notamment en termes de mobilisation de l'épargne, à travers la consolidation des mécanismes adoptés à cet effet, en vue de protéger les petits épargnants, d'inciter à l'épargne à long terme et de renforcer l'assise financière. Il a indiqué, à cet égard, que les dettes classées sont passées de 15,8% en 2008, à 10% en 2011, et qu'elles devraient atteindre 7% en 2014.
Il a souligné qu'au cours de la prochaine période, les efforts seront axés sur la consolidation de la capacité du secteur bancaire à encadrer les entreprises économiques et, en particulier, les entreprises innovantes qui comptent sur la rentabilité et le sérieux de tout projet. Il a, dans ce sens, évoqué l'importance de l'institution du conciliateur financier dont la création a été décidée par le chef de l'Etat et qui a pour mission d'assurer la conciliation entre le client et les entreprises bancaires.
Par ailleurs, M. Mohamed Ghannouchi a mis en exergue le rôle que joue le secteur privé dans la réalisation de la mutation qualitative de l'économie nationale, en comptant de plus en plus sur les diplômés universitaires et les jeunes compétences, pour consolider sa capacité à investir et à exporter, en nouant des relations de partenariat efficients avec l'étranger et en adhérant activement aux réseaux de distribution internationaux.
Il a fait observer que l'année prochaine sera marquée par l'introduction de réformes importantes, dont notamment la révision du Code d'incitation aux investissements, pour l'orienter vers les secteurs prometteurs et à haut contenu technologique, la poursuite de la promotion du développement régional et le renforcement de la loi sur le sauvetage des entreprises économiques. Elle verra, aussi, l'entrée en vigueur de la Caisse de dépôts et de consignations, la consolidation de l'administration électronique et la promotion du système des statistiques qui répondent, aujourd'hui, aux standards internationaux.
Le Premier ministre a précisé qu'à partir du début de l'année 2011, un recensement trimestriel sur le chômage sera réalisé, pour assurer le suivi de l'évolution des indicateurs qui s'y rapportent et prendre, à temps, les mesures appropriées, afin de combler les lacunes et d'atteindre les objectifs fixés, dans ce sens. Il a, d'autre part, indiqué que le système des statistiques sera exploité pour le suivi des développements à l'échelle nationale et internationale, avec prudence et vigilance, afin d'anticiper les événements.
En conclusion, M. Ghannouchi a souligné que la concrétisation du modèle de développement pour l'année prochaine est une responsabilité collective qui exige la conjugaison des efforts de toutes les parties, l'enracinement de la culture du travail et l'initiative, pour réaliser la mutation qualitative souhaitée. Il a fait part de sa confiance en la capacité de la Tunisie à relever les défis présents et futurs, et à atteindre le rang de pays développé, grâce à la direction clairvoyante et judicieuse du président Zine El Abidine Ben Ali, avec qui le pays a réalisé des acquis de développement et qui compte, aujourd'hui, enrichir le capital national des succès et des réalisations.
(TAP)
Cet article est repris du site https://www.infotunisie.com/budget-e...